Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Débat Algérie-Maroc : Le Maghreb ne peut plus attendre (source : freeAlgerie)

Publié par The Algerian Speaker sur 6 Juin 2011, 13:26pm

Catégories : #BOULITIK

Cette présente contribution pose la problématique de l’urgence de l’intégration maghrébine au sein d’une économie mondialisée à laquelle je suis profondément attachée si l’on veut attirer des investisseurs potentiels, intéressés non par des micro- espaces mais par un marché de plus de 100 millions d’habitants.

1. Le Maghreb et les nouvelles mutations mondiales

L'émergence d'une économie et d'une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique, remettent en cause d'une part la capacité des Etats- nations à faire face à ces bouleversements et d'autre part les institutions internationales héritées de l'après-guerre. Les gouvernements à travers les Etats Nations – et la crise actuelle en est la démonstration, sont désormais dans l'impossibilité de remplir leurs missions du fait de la complexification des sociétés modernes, de l'apparition de sous-systèmes fragmentés, de l'incertitude liée à l'avenir et de la crise de la représentation politique, d’où l’exigence de s'intégrer davantage dans un ensemble plus vaste pour pouvoir répondre aux nouvelles préoccupations planétaires. Se pose donc cette question : les institutions internationales telles que le FMI ou la Banque Mondiale, les organisations multilatérales telles que l'OCDE et les organisations à vocation universelle comme les Nations Unies et ses organes subsidiaires (UNESCO, FAO, ...) peuvent –elles servir de régulation mondiale? En l'absence d'institutions internationales réformées tenant compte des nouvelles mutations mondiales et notamment des pays émergents, capables de prendre le relais de la souveraineté étatique défaillante, le risque est que le seul régulateur social demeure les forces du marché à l’origine d’ailleurs la crise mondiale actuelle. Ce qui explique la position officielle de la majorité des pays de l’Afrique, demandant l’élargissement du G20 (ce continent étant représenté uniquement par l’Afrique du Sud) et au niveau de instances onusiennes pour une meilleure démocratisation du système des Nations unies, en réclamant deux sièges permanents avec droit de veto au sein du Conseil de sécurité. Je considère l’actuelle crise financière comme une crise de confiance, une crise de régulation mais aussi une crise morale due à l’opacité des flux financiers et qu’il est tout à fait normal que les pays émergents et ceux en développement réclament une meilleure représentativité au sein du FMI, ne serait-ce que pour reconnaître leur importance systémique. Cependant, il ne faut pas être utopique, en ce XXIème siècle, les relations entre l’Etat et le marché durant cette phase sont fortement influencées par l’internationalisation de l’économie. Les grosses firmes qui éclatent en vastes réseaux à travers le monde tissant des relations complexes entre les circuits réels et financiers transgressent les frontières géographiques nationales grâces à la révolution dans les domaines de la télécommunication, de l’informatique avec prédominance des services qui deviennent des activités marchandes à forte valeur ajoutée. Le caractère des Etats se transforme pour s’adapter à cette métamorphose au sein d’espaces plus vastes avec la percée des producteurs de symboles par la révolution dans les télécommunications influençant tant le mode de gouvernance politique, d’entreprises que le futur système socio-éducatif Les institutions internationales ont tendance à jouer comme support de coordination de ces grands ensembles et le rôle des Etats se concentrent sur leurs vocations naturelles qui sont la cohésion sociale et l’adaptation à ces mutations. La constitution des grands espaces régionaux sont des sous éléments de cette mondialisation de l’Economie. Aussi l’articulation entre Etat/marché doit prendre en compte les flux commerciaux, de capitaux, les régimes de change sur l’efficacité des politiques économiques qui ne sauraient opérer en vase clos utopique. Les différentes relations internationales de l’Algérie avec le F.M.I. la Banque Mondiale, la communauté économique européenne, l’adhésion future à l’organisation mondiale du commerce (O.M.C.) constitueront des éléments déterminants de la future politique économique. La stratégie tripolaire mondiale à travers l’ALENA (U.S.A-CANADA- MEXIQUE devant être étendue à l’ensemble du continent Amérique) l’APEC avec l’Asie et l’entrée des pays émergents dont la CHINE, entraîneront des bouleversements géo stratégiques considérables étant passé du G7 au G20 lors des dernières conférences internationales relatives à la crise d’octobre 2008. Pièce maîtresse dans la région euro- méditerranéenne, le Maghreb est sollicitée par l'Union européenne et plus récemment par les USA dans le cadre d'une compétition entre ces deux pôles dans leur recherche d'une hégémonie économique. Si le Maghreb ne peut rester au milieu d'un gué le problème central qui se pose aujourd’hui au pays du Maghreb (notamment la Tunisie, le Maroc et l’Algérie) est le suivant : après plusieurs années que l’Accord d’association avec l'Europe ait été signé a t-il permis - une coopération économique, financière et sociale orientée vers une véritable accumulation du savoir faire organisationnelle et technologique ? Et se pose également cette question lancinante : le Maghreb n’a-t-il pas besoin surtout de la technologie et du management et également sans chauvinisme de capitaux étrangers dans le cadre d’une libéralisation maîtrisée ? Le chemin de la croissance ne peut être retrouvé que pour autant que l'appareil productif est modernisé et managé selon les techniques actuelles.
Deux conditions qui ne peuvent être remplies que si le Maghreb se met en partenariat avec des firmes qui participent à l'innovation. Pour que de telles firmes s'intéressent au Maghreb, il s'agit d'acquérir la crédibilité sur le plan institutionnel et politique et surtout d'offrir une lisibilité et une visibilité économiques qui autorisent le calcul économique et donc le risque sur le moyen et le long terme, évitant l’instabilité juridique. C’est donc dans ce contexte que doit s’insérer la compréhension de la dynamique économique et sociale tenant compte tant de la stratégie des réseaux internes et externes ainsi que de l’urgence de nouvelles structures pour placer le Maghreb comme vecteur actif au sein de l’économie mondiale dont l’espace euro-méditerranéen et arabo-africain constitue son espace naturel, en fait pour s’adapter à la logique des catégories marchandes internationales supposant des organisations souples dont la régionalisation économique peut être un des pistes . Aussi, je propose à cette importante rencontre de livrer quelques aspects qui ont été au centre des résolutions du mouvement international européen tenu à Alger du 24 au 26 février 2006 dont j’ai l’honneur de présider l’atelier investissement, assisté du Directeur de la Banque Européenne d’ Investissement (BEI) Henry Marty Qauquié et du professeur M. Mansouri de l’Université de Tunis, (l’ensemble des pays de l’Afrique du Nord et certains pays de l’Afrique noire étant représentés) où l’objectif du développement du Maghreb est de s’inscrire dans le cadre d’un espace mondialisée pour un dialogue fécond entre le Nord- le Sud , la finalité étant une prospérité partagée . Pour cela il a été recommandé une harmonisation des législations ; l’institutionnalisation d’une banque dédiée au développement des économies des pays du Sud et de l’Est de la méditerranée ; la création d’une agence euro méditerranéenne des investissements étrangers ; la promotion d’un groupe de travail sur la promotion de l’image des pays du Sud (notamment du risque qui est surévalué) ; la professionnalisation de la micro finance devant conduire à réserver les dons et fonds publics à la couverture du risque et à l’accompagnement des projets en association avec les organismes de miro crédit en impliquant la société civile et enfin le soutien aux PME, du micro crédit et l’investissement dans le capital humain(promotion des compétences) qui conditionne tout le reste. Je considère ,en effet, que le sous segment de l’intégration maghrébine au sein de l’espace euro- méditerranéen , tout en développant les échanges avec d’autres continents dont l’Amérique, l’Asie et les pays émergents, intégration vitale pour la région du Maghreb , ce n’est pas une utopie mais une nécessité économique et historique pouvant être un puissant catalyseur de développement. Or, les échanges intra maghrébins ne représentent que 3% et les échanges intra pays arabes moins de 6% moyenne 2008/2009, l’intégration économique arabe étant actuellement un mythe, malgré de nombreux discours politiques, loin de la réalité économique. Le dernier rapport de la banque mondiale 2009 souligne que l’intégration maghrébine pourrait permettre une croissance du Maghreb de plus de 3/4% du PIB hors hydrocarbures gagnant ainsi plusieurs points qui auront une répercussion positive sur la création d’emplois et donc sur le niveau du taux de chômage. Alors on pourrait imaginer les importantes économies d’échelle, les gains de productivité si l’intégration maghrébine pouvait se réaliser.

Abderahmane Mebtoul
Professeur d'université- expert interbational-économiste

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